Les retraits hâtifs d’un REER peuvent être plus coûteux que vous le pensez

En 2022, plusieurs pourraient être tentés de puiser dans leur compte REER plutôt que de mettre l’accent sur l’épargne. Or il est important de considérer les incidences financières à court et à long terme des retraits hâtifs d’un REER.

Retenue d’impôt

Les REER proposent de nombreux attributs. En particulier, les Canadiens apprécient le fait qu’en cotisant à un REER, leur fardeau fiscal est réduit. Essentiellement, les REER nous aident à épargner à court terme tout en favorisant la croissance de notre épargne à long terme. Pourtant, pour ceux qui choisissent de faire des retraits hâtifs de leur REER, la pénalité peut être considérable.

La première pénalité fiscale est la retenue d’impôt, c’est-à-dire l’impôt que le fournisseur du REER doit déduire du retrait et verser au gouvernement. Le tableau ci-dessous donne des précisions à ce sujet :

Montant retiré Impôt appliqué (toutes les provinces, sauf au Qc) Impôt appliqué (Qc)
0 $ à 5 000 $ 10% 5%
5 001 $ à 15 000 $ 20% 10%
Plus de 15 000 $ 30% 15%

(Si vous êtes résident du Québec, vous devrez aussi payer une taxe de vente provinciale de 15 % en plus de la retenue d’impôt fédérale. Si vous n’êtes pas résident du Canada, le taux de retenue applicable est de 25 %, peu importe le montant du retrait.

Il est donc évident que les retraits hâtifs d’un REER peuvent être assez coûteux. Par exemple, si vous retirez la somme de 8 000 $ et que vous habitez à l’extérieur du Québec, votre retenue d’impôt sera de 20 %. Il en résultera une perte instantanée de 1 600 $, mais les pénalités fiscales ne s’arrêtent pas là.

Taux d’imposition marginal plus élevé

En plus de la retenue d’impôt, les retraits hâtifs d’un REER peuvent aussi augmenter l’impôt sur le revenu que vous devez payer parce que le montant que vous retirez s’ajoute à votre revenu imposable pour l’année et pourrait vous faire passer à une tranche d’imposition supérieure. Et même si vous demeurez au sein de la même tranche d’imposition, l’impôt sur votre revenu sera inévitablement plus élevé, car une plus grande part de votre revenu se situera dans votre tranche d’imposition plus élevée.

À titre d’exemple, disons que votre salaire en 2018 était de 55 000 $ et que vous avez décidé de retirer 8 000 $ de votre REER cette année-là. Si vous étiez en Ontario, votre facture fiscale augmenterait de 772 $, et ce, bien entendu, sans compter la retenue d’impôt. Au total, vous paieriez 2 372 $ de plus en impôt sur le retrait de 8 000 $, vous laissant alors seulement 5 627 $. Si votre retrait était plus élevé et que vous passiez, par conséquent, à une tranche d’imposition supérieure, la pénalité fiscale pourrait être encore plus sévère.*

Autres pénalités

L’augmentation de l’impôt que vous devez payer n’est pas la seule pénalité qui vous attend lorsque vous faites un retrait hâtif de votre REER. Presque toutes les institutions financières qui fournissent des REER facturent des frais de traitement pour les retraits. Ceux-ci peuvent varier de 50 $ à 150 $. Une telle somme pourrait paraître négligeable si vous faites un retrait unique de plusieurs milliers de dollars. Cependant, si vous faites plusieurs petits retraits au cours de l’année, ces frais peuvent avoir un effet cumulatif et constituer une autre bonne raison d’éviter les retraits hâtifs.

Absence de croissance composée

En plus de ces fortes pertes à court terme, retirer hâtivement de l’argent de votre REER vous fera perdre au fil du temps les avantages de l’intérêt composé. Un REER est un excellent outil pour accumuler du patrimoine puisqu’il permet à votre épargne de croître à l’abri de l’impôt pendant une période prolongée. Donc, chaque dollar que vous cotisez aujourd’hui veut dire plus d’épargne à la retraite. Dans le même ordre d’idées, chaque dollar que vous retirez hâtivement signifie une perte de croissance possible et une épargne-retraite moins grande.

Retournons à l’exemple du retrait de 8 000 $. Votre gain net de 5 627 $ paraît bien maigre comparativement à l’épargne que vous auriez pu générer au cours d’une période de 30 ans si vous n’aviez pas fait le retrait. Si l’on suppose un taux de rendement net de 6 %, cette somme de 8 000 $ aurait pu grimper à 45 947,93 $ après 30 ans de croissance composée à l’abri de l’impôt. Manifestement, les retraits hâtifs peuvent avoir une réelle incidence sur notre épargne à la retraite.

Le verdict

Le prix à payer pour des retraits hâtifs d’un REER peut être lourd à court et à long terme. Si vous songiez à puiser dans votre compte REER cette année, nous vous encourageons à réfléchir d’abord à tous les facteurs, comme les conséquences fiscales, les frais de retrait et la perte de croissance à long terme. Dans la plupart des cas, vous constaterez que les gains à court terme n’en valent pas la peine.

* Notez bien que des retraits non imposables sont possibles uniquement par le biais du Régime d’accession à la propriété (RAP) et du Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP), lesquels ne s’accompagnent pas d’un impôt sur le revenu plus élevé ou d’une retenue d’impôt.

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